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Éditorial
Le yiddish serait-il une langue morte ? Tout incite à le croire. Plus de journaux, plus de littérature, plus personne qui le parle dans les cafés du quartier de la République ou dans le Pletzl. De temps à autre, des mots ou des expressions surgis sent qui font revivre un passé récent. Des souvenirs pour beau coup, un soupçon de nostalgie pour quelques-uns, un objet d’étude pour les historiens et les linguistes.
La disparition du yiddish n’a rien d’incompréhensible, ni d’inattendu. C’était surtout la langue des communautés d’Europe centrale et orientale. Les Juifs de Pologne, de Lituanie, d’Union soviétique, de Roumanie, de Hongrie ont été broyés par la Shoah. Les survivants sont partis vers Israël ou vers d’autres Terres promises. Ils sont entrés de plain-pied dans les sociétés qui les ont accueillis. Le français, l’anglais, l’hébreu ont pris la place du yiddish.
Certes, les grands-parents, les parents parfois ont maintenu vivante, tant bien que mal, une connaissance qui ne manquait pas de s’affaiblir. Les enfants, eux, ont franchi le pas. Le yiddish est devenu une langue d’hier, la langue du ghetto, la langue qu’utilisaient les adultes lorsqu’ils voulaient exclure les jeunes de la conversation.
Cette évolution est dommageable. Bien des langues meurent ou sont mortes. Le latin offre dans notre aire culturelle l’exemple le plus spectaculaire. Certaines renaissent à force de volonté, comme ce fut le cas, au XX’ siècle, pour l’hébreu. La dis parition d’une langue porte tou jours atteinte au patrimoine de l’humanité. C’est une littérature qui devient inaccessible, un moyen de communication auquel on renonce, une manière de penser qui ne tarde pas à nous manquer. La mort du yiddish rendrait incompréhensible une part essentielle de notre héritage.
Dans le présent numéro, notre revue tente de faire le point. Que fut cette culture yiddish ? Que disaient, qu’écrivaient ses représentants? Qu’en reste-t-il ? À quoi correspond cet intérêt, profond, un peu surprenant, que bien des Juifs manifestent aujourd’hui pour le yiddish ? Autant de questions qui ne sauraient nous laisser indifférents. Le yiddish fait par tie de l’histoire des Juifs de France. Peut-être continuera-t-il à tenir une place dans la France de demain. Archives juives souhaite inciter à la réflexion.
A.Kaspi
Sommaire
Dossier : Le yiddishland en France depuis 1880
Présentation, par Annette Wieviorka
Pas de résumé disponible pour l’instant.
Le Guide des Égarés de Wolf Speiser, par Aline Benain
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Le courrier des lecteurs du Parizer Haynt (1926-1932), par Shmuel Bunim
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Wolf Wieviorka, écrivain yiddish à Paris, par Alan Astro
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Les immigrés juifs d’Europe centre-orientale à Besançon dans l’entre-deux-guerres, par Anne Rumeau
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Les paradoxes de l’engagement : Haïm Slovès, par Gilles Rozier
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Mélanges
- Les avocats français face au statut des Juifs de Vichy, par Richard Weisberg
- Le Flambeau, premier journal juif de Marseille, 1903, par Florence Berceot
Archives
Mars 1939 : l’écrivain Elias Canetti n’est pas autorisé à s’établir en France, par Anne Grynberg
Dictionnaire
- Léon Yéhuda Algazi
- Albert Cattan
- Gaston Crémieux
- Léa Glaeser
- Victor Vicas
- Yvonne Netter
- Lucien Rozenberg
- Manès Sperber